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On parle souvent du changement. Que l’être humain, étant pourtant un être de changement, n’ose pas assez prendre de risques pour s’aligner avec son évolution. On parle des peurs qui nous empêchent de changer notre vie, on rêve devant certaines personnes qui osent tout quitter pour se réinventer, on voyage avec des récits inspirés de personnes qui ont l’air de surfer sur les vagues du changement en s’armant de courage et de confiance pour appréhender leur prochaine vie. On nous dit d’oser, d’y aller, de mettre les voiles pour suivre le mouvement.

Car la vie est impermanence, c’est à dire qu’elle évolue à chaque instant. Et ce qui était vrai hier ne l’est plus forcément aujourd’hui et le sera encore moins demain.

Mais on ne parle que très rarement du vide avant le changement.

Alors je me pose la question : ce vide est-il indispensable avant le changement ?

J’ai changé de vie des dizaines de fois pendant ma courte expérience terrestre de 40 ans. A chaque fois, qu’une porte se fermait, j’en ouvrais une autre pour un temps. Quelques années. Jusqu’à ce que cette autre porte ne soit plus alignée avec moi. Je la fermais et en ouvrais encore une autre. J’avais, comme les « grands coachs business » aiment le dire : l’art de rebondir. Mais chaque rebond me prenait énormément d’énergie et je n’avais pas le temps ni la force de me retourner sur mes expériences passées pour les analyser. Alors, je retroussais mes manches, j’ouvrais un autre business ou je cherchais un autre travail et je continuais ma route sans me retourner. Toujours dans le futur. Dans la projection. Dans une certaine instabilité à la recherche de quelque chose … Mais de quoi ?

Le vide n’était jamais présent dans mes transitions de vie. Pendant longtemps, j’ai eu très peur du vide, et peut être que j’en ai d’ailleurs encore peur. Le vide ce n’était pas pour moi. Le vide, rien que le mot fait peur, non ? Alors, je passais d’une chose à une autre, je m’occupais par le faire. Et le comble, c’est que je réussissais tout ce que j’entreprenais. Sans toutefois, être pleinement heureuse. Sans toutefois ressentir en moi cette vibration du cœur tant recherchée par les gens dits « éveillés ».

D’autant que le vide est décrié dans notre société actuelle. Des croyances collectives nous assaillent pour nous faire croire que nous ne sommes quelqu’un que si nous avons un projet. Que si nous savons prendre le taureau par les cornes pour avancer, que si nous savons ce que nous voulons. But. Focus. Objectifs. Tout cela nous rend fou sans que nous en ayons conscience.

Et, aujourd’hui, je me retrouve à 42 ans dans une énième phase de transition. Phase de profonde transformation intérieure. D’aucun l’appellerait sûrement la crise du milieu de vie. Je pensais pouvoir échapper à ce tsunami de la quarantaine, me pensant épargnée, parce que Eh moi ! je travaille avec le subtil, les gars ! Alors cela ne m’arrivera pas !

Et pourtant, Pluton passe par là, conjoint à mon soleil, pour ceux qui sont férus d’astrologie. Je vis une période de déconstruction de tout ce que j’ai mis en place depuis ces dernières années. Tout s’écroule. Toutes les fondations que je croyais solides partent en fumée les unes après les autres.

Une déconstruction pour une reconstruction.

Combien de fois ai-je répété : Il n’y a pas de construction sans déconstruction. Et vla !

Et c’est un fait. Comment reconstruire si tout reste en place ?

Mais la différence entre cette phase de transformation que je vis aujourd’hui et les précédentes, c’est qu’aujourd’hui, je suis dans le Vide. Je vis le Vide. Je me réveille avec le Vide. Je m’endors avec le Vide. Il est devenu mon meilleur ami et mon pire ennemi. Que faire dans le Vide ? Et bien, rien justement. Juste être. Pour une hyper active comme moi qui avait des milliers d’idées à la seconde, je peux vous dire que le Vide n’était pas le bienvenu.

Et pourtant, je sens que je dois le vivre. Dans ma chair. Dans mes tripes. Apprendre de mes expériences passées justement pour ne pas rebondir de suite à trouver une nouvelle idée, une nouvelle envie, sauter sur l’occasion pour créer quelque chose de nouveau, sans me retourner de peur d’être transformée en statue de sel, et avancer. Non, la vie me demande aujourd’hui d’apprécier ce Vide. De lui faire une place dans ma vie. Car selon une expression connue : Dans le Vide, il y a le tout !

Mais d’où vient elle cette expression ? Qu’est ce que le vide finalement ? L’absence de matière ? Le rien ? Le néant ? La vacuité ? En physique quantique le vide est défini comme « un état dans lequel tous les champs ont une énergie minimale ». Le vide est donc plein d’énergie, c’est ce que l’on appelle le vide quantique. Cela signifie qu’en physique quantique le « rien » n’existe pas. 

J’essaie donc de faire comprendre à mon cher mental que ce n’est pas parce qu’il a l’impression qui se passe plus rien dans notre vie, que rien ne se passe réellement.

Dans cette phase de vide qui s’impose à moi aujourd’hui, au lieu de m’exciter à vouloir trouver une autre idée de génie pour vivre, je m’autorise à plonger dans ce vide. Pour y découvrir peut être quelque chose de nouveau que je ne connais pas encore de moi-même ?

Combien de temps va durer cette période ? Je n’en ai aucune idée. Mon mental s’excite pour le côté financier, pour le manque de projets, pour l’impression de se sentir inutile, pour le temps qui passe. Comme si je me trouvais dans un no man’s land. Seule. Sans issue. Alors, il me donne pleins d’idées. Pleins. Mais je sais intimement que ce ne sont que des idées de survie et qu’elles ne me permettront de me sentir vivante qu’un temps. Alors je les réfute toutes. En tout cas pour le moment.

J’ai accepté, après plusieurs semaines de négociation avec mon mental, de vivre ce Vide pleinement. Et de l’honorer même. J’aime à croire que lorsque l’on accepte une situation, on communie avec elle, on ne la subit plus. J’ai vendu des centaines de livres qui s’entassaient dans ma bibliothèque ! et pourtant j’en étais fière de tous ces livres qui trônaient dans mon salon, digne d’une librairie 5 étoiles. Mais un matin, j’ai regardé tous ces livres, je les ai pris un par un, les ai mis dans un carton et les ai envoyé à une boutique de livres d’occasion.

Besoin de faire le vide de toutes les connaissances accumulées, de toutes les théories des uns et des autres. Pour trouver la mienne. Ma vérité. Sans être influencée par les dires d’auteurs « reconnus ». Trouver ma lumière, mon essence.

Alors, oui, pour moi, le vide est indispensable avant le changement si on veut que la transformation soit profonde. Il aide à faire le point sur soi-même, à s’introspecter, à se recentrer, à désencombrer son intérieur, à faire taire son mental, à regarder ses peurs avec honnêteté et authenticité, à ne plus fuir sa réalité. Il m’apprend à être. Tout simplement. Pour voir avec un regard bienveillant et différent qui je suis réellement sans les artifices d’une vie bien remplie. Il aide à toucher son essence si on l’accepte totalement.

Il nous aide à prendre le temps de se choyer, de s’accorder du répit, de se retourner quelques instants, de remercier les expériences passées, de faire le point avec soi même pour savoir ce que l’on veut garder et ce dont on veut se délester, de se positionner clairement sur l’énergie que l’on souhaite donner à sa prochaine vie.

Prendre le temps. Je parlerai du concept du temps dans un autre billet car c’est un sujet extrêmement passionnant et en même temps très complexe selon notre histoire de vie. Chaque personne a une notion différente du temps et cela vient s’ajouter à notre difficulté d’accepter le Vide dans notre vie.

C’est une étape difficile, il ne faut pas le nier. Car quand ce Vide vous enveloppe, vos peurs archaïques se réveillent, vos croyances s’ébranlent, vos repères disparaissent, et vous entrez dans une zone d’inconfort.

Mais en même temps, peut être est ce le plus cadeau que l’Univers puisse m’offrir en cet instant ?

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