« Qui suis-je ? Quel sens donné à ma vie ? Pourquoi il m’arrive ce qu’il m’arrive ? Vers qui me tourner pour aller mieux ? Quelle est ma mission de vie ? Quel programme serait bien pour mon élévation de conscience ? Quel livre ? Quel mentor va pouvoir me guider ? » et tant d’autres questions que nous nous posons à un moment de notre vie. Ces questionnements sont le début de notre quête de sens.
Pour certains, cette quête débute très tôt, à leurs premiers pas sur terre, comme cela a été le cas pour moi. Pour d’autres, elle se pointe dans leur vie suite à un évènement soudain, déclencheur de leur réflexion existentielle.
J’ai grandi dans une spiritualité dictée par des dogmes et des principes stricts selon lesquels nous devions obéir à des règles pour être aimé de Dieu et être sauvé lorsque Dieu décidera de détruire la Terre. Ma réalité de l’époque était faite de peurs, d’incompréhension, d’injustice et de non sens.
J’ai très vite, à l’âge de 14 ans, décidé de ne plus écouter ou entendre ce qui pour moi était dogmatisme et mensonge. Mais la quête de sens d’une vie meilleure, d’une vie plus harmonieuse, plus alignée avec qui j’étais avait déjà colorée mon histoire.
J’ai alors compris que je devais développer ma propre religion, ma propre vérité. Personne ne pouvait me dire qui j’étais tant que moi je ne le saurai pas. Personne ne pouvait me dire ce que je devais réaliser, si moi, je ne le savais pas. J’ai cherché. Je suis entrée dans une quête de sens active.
Le monde du subtil m’ayant toujours parlé, j’ai été à la rencontre de voyants et de médiums. Non pas pour connaître
mon futur mais pour comprendre comment ils se branchaient sur l’invisible. Je leur posais des questions sur leur pratique, mais personne ne savait me répondre. Chaque interlocuteur me répondait par une seule chose : « C’est
comme ça – C’est un don ».
Dans le langage commun de notre histoire collective, le don est réservé aux élus, à ceux choisis par Dieu. Et je me retrouvais constamment face à ce paradoxe : Dois-je croire en Dieu pour être élue ? ou puis-je croire suffisamment en moi pour cheminer sur cette terre ?
J’avais toujours l’impression que les personnes que je rencontrais donnaient leur pouvoir à une force plus grande qu’eux, sans vraiment savoir ce qu’elles faisaient et comment elles le faisaient. On me parlait d’humilité. « Sois humble, ma fille ! Nous sommes d’humbles pêcheurs et seul Dieu sait ce qui est juste pour toi ».
J’étais dans une incompréhension de plus en plus profonde. Comment une force invisible pouvait savoir mieux que moi ce qui était juste pour moi ? Comment quelque chose que je ne pouvais pas voir pouvait dicter mes pas et me guider ?
Ne voulant plus de cette vérité dans ma vie, j’ai continué mon chemin en fermant les portes de ma conscience. Je devais construire ma vie, avoir un bon métier, gagner de l’argent. A priori, cela étaient les fondations d’une vie …. Sans soucis.
Mais cette quête de sens restait en trame de fond. En parallèle de mon métier de juriste, je lisais des dizaines et des dizaines de livres, je faisais des formations, telles que « comment communiquer avec mon âme », « comment parler aux êtres de lumière », « comment être guidé par le monde du subtil », etc.
Si ces livres et ces formations m’apportaient des informations sur le fonctionnement de « l’autre monde », il n’en
est pas moins qu’ils me faisaient ressentir de plus en plus seule, de plus en plus confuse, de plus en plus enfermée dans d’autres vérités, autres que la mienne.
Je parlais à mes guides tous les soirs, n’entendant jamais leurs réponses. Je me disais qu’ils ne voulaient certainement pas parler à une personne qui croyait qu’elle avait tout en elle. Je leur donnais néanmoins mon pouvoir insidieusement. Ma quête prenait de plus en plus de place et d’espace. Je n’étais jamais dans mon présent. Toujours en projection dans un futur où j’aurai la réponse à mes questionnements. Et je vivais au quotidien une frustration de plus en plus prégnante.
Mais je continuais ma quête dans une obsession de connaître ma mission de vie. Qu’est ce que je fous sur cette put… de terre ? Ce n’est certainement pas en restant derrière un bureau tous les jours que j’allais pouvoir avoir la réponse à ma question.
Puis, une nuit, j’ai entendu un truc, la sensation d’un truc. « Vies antérieures ». A l’époque, le concept de vies antérieures n’était pas aussi communément admis qu’il l’est aujourd’hui. Mais j’ai eu comme une mini—révélation ou un petit déclic que par l’intermédiaire de mes vies antérieures je pourrais accéder à la raison de ma présence sur cette terre.
Comment aller visiter mes vies antérieures ? Et là, deuxième information qui s’impose : hypnose. Je peux vous dire qu’à ce moment-là, je ne connaissais rien à l’hypnose de régression dans les vies antérieures, pas du tout connue en France. Je tape sur google « hypnose vie antérieure » et je découvre une femme qui exerçait cette pratique à une centaine de kilomètres de chez moi. Je prends rendez-vous illico presto. Action réaction.
Je vous passe les détails de ma séance qui a duré plus de trois heures. Je me suis d’ailleurs formée à l’hypnose spirituelle l’année d’après avec JC CHABOT. Mais ce qui est important que vous sachiez c’est qu’à l’issue de ma séance, même si j’avais eu des tonnes d’informations, que j’avais visité de nombreuses vies, la plupart des vies de guérisseurs, je me suis dit : ok, super ! et je fais quoi maintenant ? Je n’avais pas eu une phrase explicite de « Tu dois guérir les gens – Tu dois aider les gens – Tu dois faire des soins ». C’était beaucoup plus subtil. Et la subtilité entre dans nos sens quand nous sommes prêts à la recevoir. Néanmoins, je ressentais un poids en moins en sortant de cette séance, même si mon mental venait me dire que je n’avais pas eu ma réponse. Je ne saurai comment l’expliquer mais je prenais conscience que tout était là, que la Vie était un système vivant, orchestré et qu’il me fallait juste avoir confiance.
A partir de ce moment-là, mon obsession a disparu peu à peu. Je n’étais plus en lutte intérieure. Cette quête semblait terminée. Je poursuivais mon activité de juriste avec la certitude que la vie mettra sur mon chemin ce qui est juste pour moi. Je n’avais plus à m’inquiéter.
Ce moment de répit ne dura pas très longtemps. Dès que je me sentais « mal » dans mon job, mon mental revenait en force. « Qu’est ce que je fous sur terre ? ». Et je reprenais mes recherches. Je regardais des vidéos de personnes qui avaient l’air d’avoir tout compris. Je mettais tous ces gens sur un piédestal en croyant fermement que s’ils en étaient là, c’est qu’ils avaient trouvé leur mission de vie. Je ne comprenais pas que « mission de vie » ne voulait pas dire « activité ou métier » mais « essence de l’être ». La mission de vie n’est pas ce que nous faisons mais à partir de quoi nous le faisons.
Déceptions après déceptions, désillusions après désillusions, insatisfactions après insatisfactions, le voile a commencé à se lever petit à petit. Tant que je cherchais, je ne pouvais pas trouver. Car je cherchais à l’extérieur de moi ce que j’avais à l’intérieur. Tant que je me disais que les autres pouvaient avoir la réponse que je cherchais tant, je donnais mon pouvoir à autrui. Que tel « « mentor me donnera la clé de la porte de mon coeur. Que tel programme sera une révélation. Il m’était impossible de me rapprocher de moi-même.
Sous une intention de chercher un sens à ma vie, mon égo avait pris possession de cette quête pour exister. Tant que je continuais à répondre à ses invectives, je ne pouvais être libre de vivre la vie qui est mienne. Je comprends que plus une chose devient obsessionnelle, plus elle créé un égrégore. Plus je cherche à l’extérieur de moi-même des réponses, que ce soit chez des êtres humains incarnés, chez des êtres spirituels désincarnés, je ne peux sentir que la déception. Pourquoi ? Parce que la réponse est en moi et que moi seule peut y découvrir mon trésor. Si des personnes ont pu me guider, en étant dans cette obsession, rien de ce qu’on me disait ne pouvait trouver satisfaction. Car ce n’était jamais assez pour mon mental. Il y avait forcément autre chose.
Et j’ai intégré la chose suivante :
La quête de sens est importante pour évoluer, grandir, apprendre, se remettre en question. Elle est nécessaire car dans un premier temps, elle vient du cœur. C’est un élan de notre cœur, une poussée de notre âme pour que nous nous rapprochions de notre essence (mission). Et elle arrive souvent par des évènements soudains et brutaux qui nous forcent à percevoir notre réalité différemment. Mais lorsqu’elle devient une obsession, quand elle nous empêche d’honorer la vie, quand elle nous fait croire que ce que nous sommes ne suffit pas, quand elle nous fait donner notre pouvoir à autrui, ce n’est plus un élan du coeur mais une emprise de notre égo : elle devient alors une fuite de notre réalité. Nous manquons de discernement sur nous-même et nous sommes constamment à remettre en question notre présent. Nous nous fuyons sous couvert de cette noble recherche de vérité. Ce qui nous amène à vivre le contraire de ce que nous souhaitions originellement : nous nous coupons de nous-même au lieu de nous rapprocher. Notre égo s’empare de notre besoin car derrière cet élan initial du cœur, se cache une peur viscérale : celle de nous VOIR vraiment, celle de VIVRE. Cette quête de sens devient alors notre pire ennemi en nous maintenant dans un cercle pernicieux. Cette quête devient ce pourquoi nous existons. Sans cela, de quoi ma vie serait-elle faite ? Sans cela, à quoi bon vivre ? Si je trouve qui je suis, si je trouve ma vérité intérieure, je n’aurai plus à la chercher. Alors que ferais-je ?
J’ai étudié cette question avec moi-même. Je l’ai tourné dans tous les sens car je me rendais compte que je me perdais dans cette quête. Je me suis demandée si j’étais capable de trouver un sens à ma vie sans cette quête. Je me suis demandée si aujourd’hui je décidais de lâcher ce sacerdoce, qu’est ce qui se passerait ? La première impression que j’ai eu a été de sentir le sol se dérober sous mes pieds, comme si je tombais dans un grand vide. Une peur est arrivée, celle de ne pas savoir à quoi j’occuperais mon temps si je n’étais plus en quête. Une croyance s’est manifestée, celle de me dire que sans cette quête, je ne pourrais évoluer. J’ai accueilli cette peur profonde qui était finalement la peur d’exister tout simplement pour ce que je suis. J’ai accueilli la croyance et je me suis autorisée à lâcher. Je me suis autorisée à faire confiance à la Vie car c’est elle notre maître à tous. C’est elle qui nous guide, même quand nous avons l’impression d’être seul(e) au monde.
Si vous vous reconnaissez dans ces mots, autorisez – vous à faire confiance. Cette quête de sens qui se transforme en fuite est une peur abyssale de se reconnaître et de s’aimer pour ce que l’on est. Accueillez cette peur et dansez avec elle. Accueillez le vide qui se fraie un chemin sous vos pieds comme un cadeau pour vous ramener à vous, dans votre centre, dans votre essence. Dans votre sagesse. Dans ce noyau central que nous avons tous en nous et qui nous donne notre couleur unique. Personne ne sait mieux que vous ce qui est juste pour vous. Faites vous confiance et ouvrez vous à cet amour qui puise sa source dans votre coeur.
Observez-vous et demandez-vous :
Ma quête d’aller mieux est-elle une fuite pour rester dans la souffrance ?
Ma quête de trouver ma mission de vie est elle une fuite pour ne pas me trouver ?
Ma quête de trouver l’âme sœur est elle une fuite pour ne pas m’aimer moi-même ?
Lorsque notre mental s’est emparé de notre quête de sens, c’est sa seule raison d’exister. En y mettant fin, nous vivons un véritable deuil. La quête nous donne une raison d’exister. Si elle n’est plus, quel sens donner à la vie ?
Peut-être celui d’être tout simplement ?
En s’acceptant pleinement, en s’observant sans jugement, en s’arrêtant un instant sur ce qui nous pousse à faire telles choses, en osant plonger dans le noir, et ainsi incarner le fait que ce que nous cherchons est juste là. En nous. Apprendre à se connaître avec amour et bienveillance.
En cessant de nourrir cette quête lorsqu’elle devient une emprise mentale, on retrouve sa liberté. Le voile de l’illusion se déchire et on voit toutes les histoires que l’on se raconte jour après jour. Et surtout on comprend que dans une telle quête, on passe à côté de l’essentiel : SOI.
Alors, acceptons pleinement d’être. Juste pour ce que nous sommes aujourd’hui. Dans notre vérité d’aujourd’hui. Qui n’est pas notre vérité d’hier. Ni celle de demain.
Nous sommes.
Premier pas vers la Liberté !
Votre Liberté !
One response
Merci Gaëlle de nous partager ta vision et ton expérience , elle me parle et vraiment me permets de lâcher cette culpabilité inconsciente… j’ai déjà mis de la Concience et retrouver une liberté dont tu parles
Carpe diem 🙏