A l’aube de mon prochain voyage en Colombie où je pars faire une retraite chamanique à la rencontre de la médecine sacrée, je me rends compte que la plupart des voyages que j’ai entrepris dans ma vie a été initiatique. Je ne sais pas faire de voyages dont le seul intérêt serait de découvrir un nouveau pays, rester sur une plage pendant des heures, sentir mon corps brûler sous le soleil, marcher dans des rues touristiques bondées pour voir les mêmes enseignes de magasins qu’en France, séjourner dans un hôtel 4 étoiles avec jacuzzi, peignoir et pantoufles. Très peu pour moi.
J’ai besoin d’être dépaysée. J’ai besoin d’apprendre sur moi-même. J’ai besoin de me mimétiser avec les coutumes locales. J’ai besoin de sortir complètement de ma zone de confort, d’avoir cette pure sensation de liberté, de vivre l’inconnu totalement. Ne pas savoir. Chose qui m’est très difficile dans mon quotidien. Moi qui suis sans cesse dans le contrôle. Mais en voyage, j’accepte de ne pas savoir. J’accepte de lâcher prise car je n’ai pas d’autres choix que de me faire confiance. Je n’ai pas d’autres choix que de faire confiance en la Vie. Comme si je découvrais, à chaque voyage, la partie de moi qui n’a peur de rien.
Alors, je pars la plupart du temps seule avec mon sac à dos. Et je découvre. Je me laisse inspirer. Je me laisse porter pour traverser ces univers inconnus. C’est dans ces moments là que je ressens dans mes tripes que tout est possible. En dehors de mon quotidien. En dehors des mes obligations personnelles. En dehors de mes barrières mentales cristallisées.
Les premiers jours sont toujours les plus difficiles. Je dois m’adapter au nouvel environnement. Essayer de comprendre comment fonctionnent les locaux : leur langage, mais aussi leur manière d’être, leur comportement. Ne serait-ce que pour prendre un taxi à l’aéroport. Est ce un pays dans lequel on négocie le prix ? Ou est ce un pays dans lequel les taxis ont des compteurs ? Cela peut paraître anodin, mais le taxi est, en général, après la douane et les « cash change men », la première rencontre que l’on fait dans le pays.
Par exemple, pour la Colombie, je n’ai aucune idée de comment cela fonctionne. Par l’intermédiaire de l’hôtel dans lequel je séjourne la première nuit, j’ai pu avoir l’information du prix du transport entre l’aéroport et l’hôtel. J’ai donc une première idée du coût du taxi que je vais devoir prendre. Et sur place, je verrai combien me proposera le taxi. Je serais alors, s’il le faut, susceptible de négocier le prix. *
Et puis, passer les premiers jours, on se surprend à parler comme les locaux, à se comporter comme eux, à rêver dans la langue du pays. On commence à avoir nos préférences de plats, de lieux, d’ambiances. On fini par déteindre sur les autochtones. Et c’est impressionnant de voir comment l’humain est adaptable très rapidement.
Pendant mes voyages, j’ai toujours un objectif précis. Au Brésil, je souhaitais séjourner quelques temps à Abadiania pour faire un travail spirituel. A mon retour du Brésil, j’ai commencé à faire des soins spirituels d’une façon extraordinaire et surtout inattendue.
Aux Philippines, je souhaitais aller à la rencontre des guérisseurs philippins et surtout apprendre d’eux. J’ai pu ainsi comprendre énormément de choses sur la capacité de l’être humain à guérir ou à s’auto-guérir et ramener ces connaissances en France.
Dans deux jours, je m’envole pour la Colombie à la rencontre de la Madre, mais surtout je pars à ma propre rencontre. Cette médecine sacrée qui m’appelle depuis un an maintenant. Cette Grand-Mère qui nous amène, dans l’amour, à aller visiter nos plus grandes peurs, à voir nos pires démons et à les vomir. Certaines personnes me trouvent folle, sado-maso limite, ou encore inconsciente. On peut lire beaucoup de choses sur l’ayahuesca et je ne pourrais vous en parler qu’une fois l’avoir expérimentée. Pour le moment, je ne peux que vous inciter à ne pas juger ou à laisser vos a priori ou préjugés de côté tant que vous n’en avez pas fait l’expérience vous-même.
L’ayahuesca est un appel. Ce n’est pas quelque chose que l’on fait pour voyager dans les hautes sphères du subtil ou pour passer un bon moment. Non, c’est une démarche profonde de transformation intérieure. Et pour ma part, j’ai besoin d’incarner ces changements dans mon corps. Je ne peux plus me contenter de la subtilité des énergies. J’ai besoin que tout ce qui m’empêche d’être pleinement épanouie dans ma réalité traverse mon corps physique ! J’ai besoin de sentir dans ma chair ces espaces intérieurs enfouis pour les mettre en lumière. Et me libérer complètement de mes freins personnels.
La Colombie est mon premier voyage depuis 2020. Et cette fois-ci, je ne pars pas en sac à dos, seule sur les routes colombiennes, mais je vais rejoindre un groupe dans le Nord de la Colombie, à Villa Garzon précisément, pour effectuer cette retraite en compagnie de chamanes locaux, dont le plus vieux aurait 107 ans !
Rejoindre un groupe est pour moi chose étrange. Ce n’est pas forcément mon énergie d’être avec d’autres personnes, mais j’ai envie d’accueillir cette nouveauté dans ma vie. Trouver un équilibre entre ce besoin d’être en lien et ce besoin d’être seule.
La préparation à la retraite a commencé le jour où j’ai acheté mes billets d’avion, c’est à dire le 21 décembre 2021. Depuis cette date, énormément de choses ont été bousculées, réajustées ou tout simplement éjectées de ma réalité. Je ne rentrerai pas dans les détails dans ce post, mais j’ai vécu et je vis encore un véritable tsunami. Et ce n’est que le début. J’accueille tous ces mouvements car je sais qu’ils sont nécessaires pour une réalité plus alignée avec qui je suis. J’ai demandé le changement, je le reçois pleinement. Et je l’assume.
La vie est impermanence. Tout est en constant mouvement. Le rôle de l’être humain ne serait-il pas juste de surfer sur les changements et de les accueillir avec amour ?
Je vous partagerai mon expérience colombienne sur les réseaux sociaux car j’aime partager mes voyages pour inspirer. Et ce voyage risque d’être particulièrement épique et transformateur ! Mais certainement pas reposant 🙂
Je vous livrerai, avec le plus d’authenticité possible, ce que je vis. La quête de « qui je suis » est une quête sans fin. Je crois que je ne cherche plus à répondre à cette question qui n’a probablement aucune réponse, mais seulement à me rapprocher de moi même, de me rapprocher de mon essence. Et à me sentir entière, vibrante et surtout à agir en accord avec mes valeurs.
Prenez soin de vous.
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Merci gaelle pour ces belles pages d écriture! Hâte de connaître la suite de ton aventure, de tes émotions! Hasta la proxima 😊😍